Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et de services entre les différents pays de la planète. Les volumes échangés ont évolué au cours du temps, ainsi que la structure des produits qui font le commerce international .
Le commerce international repose sur la Division Internationale du Travail (DIT). Il s’agit d’un processus de répartition de la production, et des étapes de la production, des biens et des services à l ‘ échelle internationale.
La DIT est le résultat de la spécialisation des économies nationales. On distingue l’ancienne DIT, selon laquelle les pays en développement exportaient des matières premières vers les pays développés en échange de produits manufacturés, et la nouvelle DIT selon laquelle certains pays en développement exportent également des produits manufacturés (les nouveaux pays industrialisés ou encore pays émergents).
Pour organiser entre elles le commerce international, les nations de la planète se sont tout d’abord dotées, dès 1 947, d’un code de bonne conduite, dans le cadre des accords du GATT (AGETAC en français, Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce).
Ces accords ont abouti à partir de 1994 à la création d’une Organisation mondiale du commerce (OMC), chargée d’établir et de faire respecter, par la concertation entre les pays membres, les règles du commerce international.
L’évolution des échanges internationaux
Le volume des échanges de biens et services : les échanges internationaux ont connu une très forte croissance en volume depuis le début du siècle et, plus encore, après la Seconde Guerre mondiale.
Malgré une décélération entre 1 973 et 1985, les exportations mondiales ont toujours crû à un rythme supérieur à celui de la production mondiale.
De même, en 2009, en raison de la crise des subprimes, le commerce mondial a chuté plus fortement que la croissance de la production mondiale. En outre, on observe une part croissante des services dans le total des échanges, même si cette part est loin de la part des services dans les productions nationales.
La structure des échanges par produits : la part des échanges de produits manufacturés est croissante, à long terme, dans le total des échanges de biens.
À l’inverse, le poids des produits agricoles est en baisse constante. En revanche, la part des produits minéraux (incluant le pétrole) fluctue selon l’évolution des cours.
Au total, le poids des différents produits échangés dépend à la fois des volumes et des prix relatifs de ces produits.
Il convient d’ajouter que, contrairement à une idée reçue, les pays en développement ne sont pas les principaux exportateurs de matières premières.
On constate également que les services échangés sont essentiellement des services commerciaux. Les services non marchands, qui constituent une part non négligeable des services nationaux, sont rarement susceptibles d’être échangés.
Enfin, une grande partie des services marchands fait plus souvent l’objet d’investissements internationaux que d’échanges.
La géographie des échanges
Les principales puissances commerciales : le commerce mondial est majoritairement le fait des pays développés, à hauteur de 50 %. La part des pays en développement est fluctuante, largement en raison des évolutions des cours des matières premières qui constituent une part encore importante de leurs exportations.
Cependant, les exportations de produits manufacturés se sont développées dans ces pays et ont conduit à une augmentation de leur part dans le total des échanges, à l’inverse des pays de l’Est.
On assiste, en partie, à une redistribution des cartes au sein du commerce international. Le déclin des États-Unis a suivi celui de la Grande-Bretagne et a profité au Japon et à l’Allemagne.
Cette redistribution, qui profite aussi aux pays en développement, marque le passage d’une ancienne à une nouvelle division internationale du travail (DIT).
Les principaux courants d’échange : le commerce international, qui s’inscrit dans la nouvelle division international du travail, s’éloigne de plus en plus d’un commerce de type Nord/Sud, au profit d’un commerce tripolaire.
Ainsi, la part de l’Asie et du Pacifique grandit dans les échanges, au détriment de l’Amérique, alors que la part de l’Europe reste relativement stable.
On parle même de Triade pour caractériser le monde commercial aujourd’hui : chaque pôle est organisé de manière hiérarchique autour d’un leader et de sa monnaie (États-Unis et dollar, Union européenne et euro, Japon et yen).
De plus, le commerce international s’inscrit dans une logique de constitution de blocs commerciaux. À l’exclusion des pratiques protectionnistes, qui ne sont pas spécifiques aux blocs commerciaux, il semblerait que la constitution de ces zones, comme le montrent de multiples études sur l’Union européenne, n’entrave pas la libéralisation des échanges à l’échelle de la planète.
L’organisation des échanges
Les principes de l’organisation des échanges : dans le cadre du GATT, les pays échangistes ont souhaité mettre en place un code de bonne conduite. Il repose sur deux grands principes que sont le libéralisme et le multilatéralisme. Le libre échange, sans obstacles, est le but à atteindre grâce au démantèlement des différentes barrières douanières.
En outre, en vertu de la « clause de la nation la plus favorisée » tout avantage tarifaire accordé à un membre doit être étendu à l’ensemble des membres.
De plus, la réciprocité s’impose, en matière d’avantage tarifaire, pour éviter qu’un pays membre ne profite des concessions de ses partenaires sans en accorder lui même. Les négociations commerciales multilatérales (NCM ou Rounds) ont ainsi conduit à une baisse considérable des droits de douanes entre pays membres.
De plus, les négociations de l’Uruguay Round ont abouti à la création de l’OMC, qui transforme le simple accord du GATT en véritable organisation. Cette dernière peut désormais autoriser la prise de sanction contre des membres qui ne respecteraient pas les règles édictées à l’occasion des négociations.
Les enjeux et les perspectives de l’OMC : l’OMC doit aujourd’hui affronter un certain nombre de problèmes qui caractérisent l’évolution du commerce mondial.
Pour ce qui concerne la structure des échanges, l’OMC entérine le poids des services commerciaux en créant un Accord sur le commerce de services (GATS) qui reprend les grands principes du GATT.
En outre, un accord sur les droits de propriété protège non seulement les marques mais aussi les brevets. Depuis le cycle de Doha, les négociations achoppent toujours sur les politiques de soutien des produits agricoles (PAC) et les subventions à l’exportation.
Les négociations commerciales multilatérales (NCM)
Application : Les effets des blocs commerciaux sur le commerce mondial.
Corrigé : La question qui se pose est de savoir si les zones régionales d’échange constituent des forteresses commerciales qui freinent le commerce mondial, ou si elles représentent une étape vers le multilatéralisme.
Selon une étude désormais célèbre de Jacob Viner (1 950), la constitution de blocs commerciaux entraîne deux effets sur le volume du commerce international.
Le premier s’explique comme un « détournement de trafic » · Les nations qui décident d’ériger un tarif extérieur commun, tout en abolissant les droits de douanes entre elles, favorisent le commerce à l’intérieur de la zone.
Le tarif extérieur commun choisi peut s’avérer, pour certains pays, supérieur à celui qu’ils pratiquaient avec les pays tiers avant l’accord commercial. En conséquence, les pays de la zone ont intérêt à acheter des marchandises à l’intérieur du bloc commercial, si le tarif douanier commun rend les produits extérieurs à la zone plus chers.
Ainsi, le trafic commercial avec l’extérieur est « détourné » au profit d’un commerce intérieur à la zone commerciale.
Le deuxième effet est au contraire à l’origine d’une création de trafic. À l’intérieur du bloc commercial, les entreprises les moins performantes sont évincées, et les regroupements de firmes permettent de réaliser des économies d’échelle.
Ainsi, les coûts et les prix de vente des marchandises baissent. Les consommateurs bénéficient d’une hausse de pouvoir d’achat qu’ils peuvent consacrer à l’achat de biens en provenance de l’extérieur de la zone.
En quelque sorte, à la baisse du prix des biens correspond un effet de substitution, qui conduit les consommateurs à privilégier les produits de la zone, mais aussi un effet de revenu qui les amène à consommer d’autres produits en provenance de l’extérieur de la zone.
Cette même baisse des coûts autorise, en outre, les entreprises à exporter davantage vers l’extérieur. Il y a donc, au total, création de trafic d’échange entre la zone et sa périphérie.
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