Si vous voyez la mention « fermé pour cause d’inventaire » sur la porte d’un commerce ou si un fournisseur précise par mail à ses clients qu’il ne peut fournir aucune marchandise pendant quelques jours pour cause d’inventaire, cela signifie que l’un et l’autre sont en train de «compter» leurs stocks. À la fin de l’exercice comptable, il est en effet nécessaire que soient contrôlés les stocks: de marchandises, de produits, de matières consommables…
Le dernier jour de l’exercice comptable, l’entreprise va donc réaliser précisément une évaluation de ses stocks, tant en quantités qu’en valeur.
Heureusement, aujourd’hui, les logiciels permettent cette évaluation de manière automatique:
- à chaque approvisionnement (achats), les stocks sont augmentés;
- à chaque sortie (ventes), les stocks sont diminués.
Toutefois, il peut y avoir des écarts entre le stock estimé informatiquement et le stock réel, d’où la nécessité de réaliser un inventaire physique aux fins de contrôle.
Selon le principe comptable de prudence, les stocks sont estimés à leur valeur d’achat (ou de production), et non à leur valeur éventuelle de vente : c’est logique, car on est jamais sûr de vendre la totalité de ses stocks de marchandises au prix prévu.
Le stock représente une valeur dans la mesure où il est destiné à être un jour revendu. S’il y a une variation entre le début et la fin d’un exercice (conséquence de ventes, de réapprovisionnements, de pertes…), il va donc falloir, à la fin de l’exercice, enregistrer cette variation en comptabilité, ce qui aura un impact sur le résultat et le bilan.
Pour enregistrer comptablement cette variation, il existe, pour chaque compte de stocks, un compte de variation de stock associé.
On connaissait la valeur des stocks (produits, marchandises…) au 1er jour de l’exercice et, maintenant que l’inventaire est terminé, on connaît la valeur de ces stocks au dernier jour de l’exercice. À l’aide des comptes de stocks et leurs comptes associés, on va passer les écritures de variation de stock en deux étapes:
1. L’annulation du stock de début d’exercice.
2. La constatation du stock de fin d’exercice.
A noter : Le stock au 1e, jour d ‘un exercice comptable N est automatiquement le stock du dernier jour de l’exercice comptable N-1 . 11 en est de même pour tous les comptes de bilan (commençant par 1, 2, 3, 4, 5). Les comptes de bilan au 1er jour de l’exercice N reprennent les valeurs inscrites dans le bilan d e l’année N-1 . Par exemple si l’exercice comptable d e l’entreprise va du 1er janvier au 31 décembre, le compte banque au 1erjanvier 2016 reprend la même somme que celle inscrite au 31 décembre 2015.
En revanche, les comptes de charges et d e produits ne sont p as repris d’un exercice à l’autre. En début d ‘exercice, les charges et les produits sont nuls: c’est normal puisque les charges et les produits servant à calculer le résultat, « les compteurs sont remis à zéro» en début d’année.
Pour mieux comprendre ces jeux d’écritures, prenons l’exemple d’un stock de marchandises qui avait été valorisé 1000,00 € au 01/ 01/ 2015, et qui l’est au 31/ 12/ 2015 pour 2 000,00 €. On passe d ‘abord l’écriture d’annulation du stock avec la valeur qu’il avait au début de l’exercice.
Annulation du stock au 01/01/2015
En fait au 07/07/2075, le stock est celui du bilan de l’année précédente (37/72/2074), il convient de l’annuler Les comptes de variation des stocks sont utilisés en fin d’exercice.
À ce stade, le compte 37 – Stocks de marchandises est nul.
On régularise comptablement la variation des stocks par une écriture de constatation du stock avec sa valeur en fin d’exercice.
Constatation du stock au 31/12/2015
Au bilan, on aura un stock de 2 000,00 €.
Comme on le voit, la première écriture débite de 1000 € le compte 6037 – Variation des stocks de marchandises, et la seconde écriture crédite ce même compte de 2 000 €: 2 000 au crédit – 1 000 au débit = 1000 au crédit de ce compte. La position de ce compte en crédit impacte le résultat, tout comme un produit qui est placé au crédit: il augmente le résultat.
S’il y avait eu, au cours de l’année, une baisse du stock de marchandises, le compte 6037 – Variation des stocks de marchandises aurait été débiteur et l’impact aurait été de faire baisser le résultat.
La variation des stocks a donc un impact sur le résultat et c’est la position du compte 6037 – débiteur ou créditeur – qui indique si cet impact est positif ou négatif sur le résultat.
On a compris, à partir de l’explication précédente, qu’un stock qui a augmenté en cours d’année contribue à améliorer le bénéfice. Cela peut paraître paradoxal quand on sait qu’un stock est synonyme d’invendus et que toutes les techniques de logistique préconisent un stock minimal. .. Il convient donc d’expliquer pourquoi un stock, en comptabilité, est un avantage!
Certes un stock a un coût, puisque les entrées de stock ont généré une charge (soit un coût d’achat, soit des coûts de production), mais le stock de fin d’exercice vient compenser les coûts antérieurs d’achat ou de production qui sont à l’origine de la constitution de ce stock.
Prenons un exemple simple: vous venez de faire le plein d’essence de votre voiture, ce qui constitue un coût certain, mais une semaine plus tard, le réservoir est toujours plein; vous vous sentez alors plus riche que si vous deviez encore passer à la pompe ! Un stock représente un avantage économique certain puisqu’il est destiné à être consommé (matières premières, combustible…) ou à être revendu (marchandises), et ce, indépendamment des coûts d’achat comptabilisés antérieurement.
Remarque: les comptes de variation de stocks commencent par 6, comme une charge (comme 6037 – Variation des stocks de marchandises), ou par 7, tel un produit (comme 7135 – Variation des stocks de produits), mais ce qui importe est leur position au moment de l’établissement du bilan: c’est-à-dire s’ils sont débiteurs ou créditeurs.
Au lieu de procéder en deux étapes pour les écritures d’annulation et de constatation des stocks, comme on vient de le faire, on aurait tout aussi bien pu n’avoir qu’un seul jeu d’écritures tout aussi correct pour constater la seule variation (même si la première méthode est plus explicite).
Cas pratique : Variation des stocks
Pour préparer le bilan 2015, voici les valeurs inscrites au bilan 2014 concernant les stocks:
- marchandises : 25 000 €;
- produits: 130000 €.
À l’issue de l’inventaire au 31/12/2015, nous avons les valeurs suivantes:
- marchandises : 30 000 €;
- produits: 110000 €.
Passez les écritures de variation des stocks et estimez l’impact sur le résultat.
Correction de l’exercice sur Variation de stocks:
On constate une augmentation du stock de marchandises (+5000) et une baisse du stock de produits (-20000). Par conséquent, la variation des stocks a un impact négatif de 15 000 € sur le résultat de l’entreprise pour l’exercice 2015.
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