L’environnement de l’entreprise englobe l’ensemble des facteurs externes qui influent sur ses activités et sa performance. Il comprend des éléments tels que le contexte économique, les forces concurrentielles, les réglementations, les tendances sociales, et les évolutions technologiques .
En résumé, l’environnement de l’entreprise constitue le cadre dynamique dans lequel elle opère et évolue.
Ce chapitre vise à examiner l’évolution de l’environnement économique de l’entreprise et son impact sur la gestion de la production.
L’environnement de l’entreprise
Évolution des besoins de production au fil du temps :
À partir des années 1960, l’internationalisation de la production s’est accrue avec le développement des firmes multinationales (FMN). Avant cette période, la production était principalement artisanale, mais avec la croissance des industries, les travailleurs ont perdu le contrôle complet de leurs tâches, le travail devenant de plus en plus morcelé.
- Fragmentation du travail selon les principes de Taylor.
- Organisation administrative du travail et intégration d’une vision globale du fonctionnement de l’entreprise selon Fayol.
- Prise en compte de la dimension humaine par Gantt.
Le marché a connu des changements significatifs au cours du siècle écoulé :
« Produire puis vendre »
Jusqu’à la fin des années 50 : L’OFFRE était inférieure à la DEMANDE.
Le prix de vente était établi en ajoutant le coût de revient aux marges bénéficiaires.
« Produire ce qui sera vendu »
Dans les années 60, une équilibre concurrentiel s’est établi : L’OFFRE égalait la DEMANDE.
Le coût de revient était calculé en soustrayant les marges du prix de vente.
« Produire ce qui est vendu »
Avec le premier choc pétrolier, la concurrence s’est mondialisée :
L’OFFRE a dépassé la DEMANDE.
Le coût de revient était calculé en soustrayant les marges du prix de vente, et des facteurs tels que la qualité, le service après-vente et la sécurité ont été imposés par le marché.
L’équilibre entre l’offre et la demande a subi des ajustements.
Fonction production dans l’entreprise :
Importance de la Gestion des Opérations – Production (GOP) au sein de l’entreprise :
La Gestion de la Production se concentre sur l’exécution d’activités liées à l’acquisition et au stockage de matières premières ou d’intrants, à la transformation de ces intrants en produits finis, ainsi qu’à l’entretien des installations et équipements de production.
D’autre part, la GOP englobe un ensemble d’activités de planification, d’organisation, de direction et de contrôle, auxquelles s’ajoutent parfois des mesures d’assurance, toutes orientées vers les opérations de production.
Répartition des fonctions autour de la production et approche systémique :
La production occupe une position centrale au sein des activités de l’entreprise. Les interactions entre la production, les achats, les ventes et l’expédition permettent une gestion optimale des flux de matières.
À travers l’élaboration du plan industriel et commercial, la fonction Production est chargée de concrétiser les produits ou services en fonction des commandes confirmées ou prévues par la fonction commerciale.
Un système est défini comme un ensemble d’éléments interagissant entre eux et avec leur environnement en vue d’atteindre un objectif prédéfini. Il implique des éléments d’entrée (intrants) sur lesquels les composants agissent pour les convertir en éléments de sortie (extrants).
Le système intègre également un mécanisme de rétroaction (Feed back) qui informe sur la réalisation ou non des objectifs fixés. En cas de non-atteinte de ces objectifs, des mesures correctives sont alors mises en œuvre.
Deux approches de gestion de la production peuvent être envisagées :
APPROCHE ANALYTIQUE | APPROCHE SYSTEMIQUE |
-Division d’un tout en parties pour faciliter l’analyse. -Etude des parties ; -Tendance microscopique, l’attention est mise sur les détails. -Application si les parties sont relativement indépendantes ; -Risque de sous optimisation | -Division et intégration analyse et système ; -Etude des parties et des interrelations entre elles ; -Tendance macroscopique, l’aspect global précède l’examen des détails. -Application si les parties sont interdépendantes. -Possibilité de l’optimisation de l’ensemble. |
Structure d’un système de gestion et allocation des fonctions de production :
Configuration d’un système de gestion :
Selon J. Kelada, un modèle de gestion se compose des éléments suivants :
- Un système opérationnel : dédié à la transformation des intrants en extrants.
- Un système de pilotage : englobant un ensemble d’activités de planification (objectifs et moyens), de coordination, de surveillance, de relance, de contrôle, et d’assurance.
Un Système Hiérarchique de Décision (SHD) est établi pour formaliser les responsabilités au sein des différentes activités, tandis qu’un système d’information sert de lien essentiel entre toutes les composantes du système.
En ce qui concerne la répartition des fonctions de production (1.2.3.2) :
La fonction production peut être subdivisée en deux catégories distinctes, à savoir les fonctions « techniques » pures et les fonctions « logistiques ».
Les fonctions techniques englobent le Bureau d’Etudes (B.E.), le Bureau des Méthodes (B.M.) et la Fabrication. En parallèle, les fonctions logistiques incluent la Planification et l’Ordonnancement, les approvisionnements, la maintenance (ou « entretien ») ainsi que la qualité.
La production au sein des nouvelles structures organisationnelles :
Au cours des deux dernières décennies, l’évolution de l’organisation industrielle a été influencée par trois forces majeures : celle du client, à travers l’accent mis sur la qualité totale ; celle des partenaires, avec le recours accru à l’externalisation ; et celle de l’actionnaire, marquée par la création de la valeur. La qualité en production émerge comme une approche de gestion étendue à l’ensemble de l’entreprise.
Cette approche se décline en :
- Qualité en production = maîtrise du procédé de fabrication + contrôle des produits;
- Qualité en conception = structuration des procédures et méthodes de conception des produits ; (management participatif).
La production adopte de plus en plus une structure organisationnelle basée sur des projets. Les responsables de projet supervisent la réalisation d’une affaire, couvrant la recherche et développement, la production, l’expédition et le service après-vente, tout en maintenant un lien direct avec le client. Cette tendance se traduit par le développement d’organisations matricielles.
Objectifs de la Gestion de Production :
La fonction opération-production vise à atteindre plusieurs objectifs, notamment la fabrication de produits répondant aux normes de qualité requises (Q), en quantité souhaitée (volume V), respectant les délais de fabrication et de livraison (temps T), livrés au lieu spécifié (L), et ce, tout en minimisant les coûts (C) pour l’entreprise.
L’informatisation, via la Gestion de la Production Assistée par Ordinateur (GPAO), peut apporter un soutien, mais il est essentiel de préalablement fiabiliser les données, rationaliser les circuits d’information et les flux physiques, ainsi que rationaliser les systèmes de prise de décision.
Types de production :
La classification des types de production peut se faire selon plusieurs critères, chacun proposant une typologie. Parmi ces critères, on peut mentionner :
- Autonomie de conception et de commande
- Réponses au marché
- Structure des produits
- Quantité de produits à réaliser et répétitivité
- Organisation des flux et des moyens de production
Autonomie de conception et de commande :
L’autonomie de conception et de commande varie en fonction de l’écart par rapport au marché grand public, influençant ainsi la façon dont les processus sont adaptés.
Le concepteur – fabricant : il conçoit, produit et distribue ses produits propres (Renault, Peugeot, Boeing, Michelin,…).
L’équipementier : Fabricant d’équipements (électriques, électroniques, etc.) dans le domaine de l’automobile, de l’aéronautique, etc. Il conçoit et fabrique des sous produits en partenariat important avec des concepteurs – fabricants (Siemens, Valeo,…).
Le sous-traitant : sous sa responsabilité tout ou partie de l’exécution du contrat d’entreprise ou du marché public conclu avec le maître de l’ouvrage, ou le donneur d’ordres.
Le façonnier : généralement un artisan qui réalise le programme de production imposé par le donneur d’ordres avec les matières fournies.
Réponses au marché :
Selon ce critère, la production peut être déclenchée suivant différentes formes : production à la commande, par programme, pour le stock ou hybride.
Production à la commande : C’est un type de production dans lequel l’achat des matières consommables et la fabrication du produit sont déclenchés dès la réception d’une commande ferme des entités ou postes de travail situés en aval.
Ce type de production est réservé à des productions très spécifiques voire unitaires ayant des coûts important : usine, bateau,…
Production par programme : en fonction des prévisions commerciales et des commandes fermes en programme la production.
Ce type de politique est adapté à des productions stables et/ou à des grandes séries.
Production pour le stock : la production est déclenchée en fonction du niveau des stocks des produits finis.
Politique de déclenchement hybride : c’est la combinaison des deux précédents types de production.
Structure des produits :
La nomenclature du produit permet de définir la structure du produit.
structure convergente : peu de produits finis et beaucoup de composants.
Structure divergente : beaucoup de produits finis et peu de composants
structure à points de regroupements : beaucoup de produits finis, beaucoup de composants.
Les points de regroupements sont constitués par des sous-ensembles standards.
structure parallèle : peu de produits finis et peu de composants.
Quantité de produits à réaliser et répétitivité :
Selon la quantité de produits à produire, on peut distinguer :
- Production unitaire : impliquant la réalisation d’un unique produit.
- Petite et moyenne série : concernant la production de moins de 1000 unités, typiquement observée dans les secteurs tels que l’aéronautique et ferroviaire.
- Grande série : caractérisée par la production de plus de 1000 unités, courante dans des domaines tels que l’industrie automobile et l’électroménager.
Organisation des flux et des moyens de production :
En fonction des flux et des ressources de production, diverses approches sont adoptées :
- Production par projet : orientée vers des productions unitaires.
- Production discontinue (ou par lots, également appelée « Job Shop ») : adaptée aux petites et moyennes séries. Elle implique la réalisation simultanée de nombreux lots de produits variés, avec des moyens de production flexibles et non dédiés à un produit spécifique.
- Production continue ou production en ligne (également appelée « Flow Shop ») : adaptée aux productions en grande série et stables. Les facteurs de production sont spécifiquement dédiés au produit, alignés selon la gamme de production, assurant ainsi un flux continu.
Production par îlots : La méthode de Technologie de Groupe est mise en œuvre pour regrouper les produits finis et les sous-ensembles standardisés en familles en fonction de leurs nomenclatures. Les moyens de production sont ensuite regroupés par famille, formant ainsi des îlots de production.
Les responsables de la gestion des opérations et de la production :
Le gestionnaire des opérations a la responsabilité directe de minimiser les coûts d’exploitation, d’utiliser de manière rationnelle les immobilisations et d’optimiser la sélection et l’utilité des stocks. Il contribue à améliorer les ventes en garantissant la qualité des produits, en assurant l’adéquation et le respect des délais de livraison, ainsi qu’en renforçant la flexibilité du système de production face aux autres facteurs concurrentiels. La répartition des tâches au sein de la gestion des opérations et de la production est illustrée dans la figure suivante en fonction du temps.
VARIABLES | A COURT TERME | A MOYEN TERME | A LONG TERME |
Poste occupé Type de décision Exemple de décision Niveau de risque Entendue d’options Niveau de détails | Chef d’atelier Opérationnel Affectation de MOD Faible Peu Très spécifique | Directeur de production Tactique Correction de fluctuation Moyen Intermédiaire Moyen | ice – président des opérations Stratégiques Approbation d’un nouveau processus Elevé Forte Général |
Le rôle du gestionnaire en Gestion des Opérations et de la Production (GOP) :
En ce qui concerne l’organisation, le gestionnaire occupe le rôle de cadre hiérarchique, également appelé « line », qui établit le lien entre un supérieur hiérarchique et un exécutant (le travailleur). Cette autorité hiérarchique détient la responsabilité directe de l’accomplissement et de la réalisation des objectifs de l’entreprise.
Le responsable fonctionnel, désigné sous le terme « staff », joue un rôle de conseiller en fournissant des conseils au gestionnaire hiérarchique. Bien qu’il contribue indirectement à la réalisation des objectifs, son rôle consiste à assister le line.
Le tableau suivant récapitule les différentes positions hiérarchiques et de conseil :
ENTREPRISE INDUSTRIELLE | ENTREPRISE DE SERVICE | |
Postes hiérarchiques | Vice-président opérations Gestionnaire régional des opérations Directeur d’usine Directeur de service Contremaître | Vise–président opérations (Banque). Administrateur en chef (hôpital). Gérant de service (magasin à rayons). Gérant adjoint (hôtel). |
Postes conseils | Contrôleur de production Directeur d’assurance qualité Analyse de temps et de mouvements | Chef d’équipe (restauration rapide). Analyse de système et de procédures. Inspecteur. Analyse de méthodes. |
La Gestion des Opérations et les entreprises de services :
Un service est défini comme un « ensemble d’avantages explicites et implicites soutenus par des installations et des biens tangibles ». Selon Colligr (1984), une entreprise de services est définie comme celle dont au moins 50% des revenus proviennent de la vente de services.
Levitt a conclu que la « production » de services devrait être « industrialisée » en introduisant la technologie de la même manière que cela a été fait dans le secteur industriel. Des exemples concrets incluent les guichets électroniques, les stations de lavage automobile, le cirage automatique, ainsi que les appareils photo avec films à développement automatique.
Plusieurs caractéristiques distinguent le secteur des services du secteur industriel :
SECTEUR DES SERVICES | SECTEUR INDUSTRIEL |
Ensemble d’avantages | Bien physique |
Le client participe à la réalisation du service | Pas forcement |
Le service n’est pas stocké | Le produit peut être stocké |
Personnel qui peut simultanément produire et vendre | Séparation des tâches |
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