La meilleure unité d’œuvre est celle dont la quantité varie, au cours de plusieurs périodes successives, en corrélation la plus étroite avec le total des frais du centre, ce qui en principe suggère des études statistiques. Mais très souvent, dans la pratique, c’est l’une des quatre unités d’œuvre suivantes qui est utilisée :
L’heure de main d’œuvre:
En principe lorsque dans le centre de travail considéré, il est possible de pointer les temps de travail par opérateur, ou par équipe), et que les temps de travail des opérateurs et des machines qu’ils servent sont étroitement liés (1) (2) ; cette unité d’œuvre est en pratique très répandue et utilisée au delà du principe précédent, ce dont on verra les conséquences .
L’heure machine:
Lorsque dans le centre de travail considéré, la production est réalisée par une machine (ou par un groupe de machines) dont le temps de fonctionnement n’est pas directement lié au temps de travail des opérateurs qui la servent, et que l’amortissement de cette machine ainsi que ses frais de fonctionnement (entretien, frais d’outillage,consommation de produits, fluides et d’énergie) sont importants par rapports aux frais de main d’œuvre correspondants ;
L’unité de fourniture travaillée(nombre, poids, volume, surface,longueur,..)
Lorsque les consommations correspondantes sont d’un coût prépondérant, et/ou lorsque les temps de main d’œuvre et les temps machine par produit sont impossibles ou difficiles à pointer alors que les fournitures travaillées par le centre font l’objet d’un pointage ;
L’unité de produit élaboré(nombre, poids, volume, surface, longueur, …)
Dans un atelier de fabrication spécialisé dans une production bien déterminée lorsque le centre de travail intéressé n’intervient dans le processus d’élaboration que pour un seul produit, ou pour des produits similaires que l’on peut ramener à une unité-type d’équivalence ; dans ce dernier cas, on calcule le coût de l’unité-type de produit (3), et l’on obtient le coût de chaque unité de produit en multipliant ce coût de l’unité-type par le coefficient d’équivalence correspondant, déterminé par une étude technico-comptable ad-hoc.
Note:
(1): Le pointage des temps de travail s’applique au personnel mensuel ou mensualisé comme au personnel horaire ; il s’applique au personnel loué comme à celui de l’entreprise.
(2): L’unité-type peut être une unité d’un des produits, ou encore un point d’indice, chaque article valant un certain nombre de points.
Remarque: dans certains traitements d’analyse comptable en coûts complets, il arrive que la meilleure unité d’œuvre, au sens de la corrélation évoquée ci-dessus, soit difficile à utiliser faute d’un moyen de mesure approprié. C’est le cas, par exemple, en fonderie, du coût d’une sablerie de moulage : l’unité d’œuvre permettant une bonne imputation aux coûts de commandes est le poids de sable serré dans le moule et il est parfois possible d’évaluer ce poids par des barèmes techniques appropriés.
Mais cette évaluation du poids de sable est souvent jugée trop compliquée par l’entreprise qui choisit alors une unité d’œuvre composite plus facile à compter : ainsi, par exemple, le coût du centre d’analyse de sablerie peut être imputé au coût des commandes par moitié en proportion des heures directes de moulage et par moitié en proportion du poids du métal coulé dans les moules.
Choix des taux de frais et des clés de ventilation
Dans le cas des centres où aucune unité d’œuvre n’est envisageable, on utilise soit des clés forfaitaires semblables aux clés de répartition des charges indirectes sur les centres d’analyse, soit des taux de frais, ces derniers étant définis comme le rapport en pourcentage du total des frais du centre d’analyse considéré à la valeur en francs d’une assiette déterminée.
Par exemple, les frais du centre X seront ventilés sur les coûts de revient R1,R2, R3, par application, aux coûts de production P1, P2et P3, des quantités vendues de ces mêmes produits, du taux de frais égal en % à :
La somme des coûts de production des quantités vendues constitue l’assiette de ventilation (1).
Le PCG donne à titre d’exemple des types de clés et d’assiettes de taux de frais couramment admises dans certaines industries de transformation :
- frais afférents aux centres de travail d’administration générale, aux comptes de coûts de revient à raison du coût de production des quantités vendues (c’est l’exemple de taux de frais donné ci-dessus) ;
- frais du centre gestion financière, imputés également aux coûts de revient à raison du coût de production des quantités vendues ;
- frais du centre de gestion du personnel, transférés à tous les centres utilisant du personnel à raison des effectifs qu’ils emploient (ou des heures, ou des rémunérations) ;
- frais du centre de gestion des bâtiments, transférés à tous les centres occupant des surfaces à raison des surfaces qu’ils occupent ;
- frais du centre de gestion du matériel, transférés aux centres utilisateurs de matériel à raison de clés conventionnelles, comme par exemple la valeur des matériels des centres, ou à raison de prestations précisément valorisées fournies à ces centres ;
- frais sur approvisionnements, imputés aux coûts de production à raison des valeurs des approvisionnements spécifiques utilisés pour chaque produit, en différenciant éventuellement ces taux de frais par catégorie d’approvisionnements ;
- frais d’études libres (2) ou de recherche et développement, affectés aux coûts de revient à raison des coûts de production des quantités vendues ;
- frais de distribution indirects, imputés aux coûts de revient à raison des coûts de production des quantités vendues, en différenciant éventuellement le taux de frais par catégorie de clientèle.
Notes :
(1):Pour l’établissement des devis, il est commode de grouper les taux de frais dont l’assiette de répartition est la même.
(2): études dont les frais ne sont pas compensés par une contrepartie financière spécifique versée par un client
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